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Jacques, le chercheur d'or devenu tailleur de pierre
Chercheur d'or en Bretagne, aventurier à Madagascar, Jacques Le Quéré a eu plusieurs vies avant de s'installer comme lapidaire à Auray (Morbihan). Le tailleur de pierres précieuses collectionne également les minéraux et fossiles. Et se lance dans la création d'objets en pierre.
Jacques Le Quéré tient un atelier de lapidaire (taille de pierres) à Auray (Morbihan). L’homme a un parcours étonnant avec plusieurs vies en une. Il n’a de cesse de se réinventer. Pendant 13 ans, il fut chercheur d’or en Bretagne ! Mais orpailleur dans la région, cela ne permet pas toujours d’assurer les fins de mois, il a donc multiplié durant cette période les stages permettant à tout un chacun, tamis en main dans les rivières bretonnes, de se rêver chercheur d’or.
Des grenats à Madagascar
« C’était un peu du folklore car, dans le quotidien de mon métier, je ne procédais naturellement pas ainsi », avoue cet aventurier qui rejoint ensuite Madagascar au début des années 2000. En cherchant des saphirs, il y découvre un gisement de grenats démantoïdes, le plus rare. Il exploitera le filon des années durant avec un associé malgache. De retour dans sa Bretagne natale, tout en gardant des liens privilégiés avec l’île du Pacifique, il se fait tailleur de pierres précieuses, travaillant surtout avec des bijoutiers. S’en contenter serait trop simple pour cet homme qui foisonne d’idées.

Un couteau avec un manche en pierre Il y a deux ans, lors de vacances à Thiers, royaume de la coutellerie, l’idée lui vient de créer un couteau avec un manche en… pierre ! Durant un an, il met au point un couteau avec du jaspe de la famille du quartz. Mais en parallèle, c’est un objet made in Breizh qu’il entend développer avec un manche fait en kersanton ou kersantite, une roche bretonne qui a été beaucoup utilisée pour les monuments aux morts, les calvaires. Le projet prend forme avec la création de deux prototypes (un fixe et un pliant) dont il a déposé la forme et la marque, Le Kéré, associé à une hermine. Après quelques aléas, il est à la recherche d’un coutelier, « mais il faut qu’il soit breton ! » pour développer ce couteau « tout en finesse, qui sort des sentiers battus », mais qu’il veut néanmoins abordable. L’aventure est loin d’être un fleuve tranquille, mais cela ne fait pas peur à cet aventurier des temps modernes. « Je sais m’entourer, je sais que je peux le faire », déclare Jacques Le Quéré. On ne peut pas encore acheter ses couteaux, mais les précommandes sont possibles. Avant que l'homme ne se tourne vers une nouvelle aventure ?

https://www.letelegramme.fr/soir/31e-bourse-expo-mineraux-j-le-quere-lapidaire-aux-1-000-vies-14-03-2019-12231803.php

La bourse-expo du club de minéralogie et paléontologie du pays d’Hennebont a lieu samedi 23 et dimanche 24 février. S’il y a un stand à ne pas rater, c’est celui de Jacques Le Quéré, ex-orpailleur.

Jacques Le Quéré est très fier de montrer son prototype de couteau. À ses côtés, Jacqueline Rivet, la présidente du club de minéralogie et de paléontologie, bloc de quartz en mains.

Jacques Le Quéré est un fidèle d’entre les fidèles : chaque année, il est présent à la bourse-exposition du club de minéralogie et paléontologie. Si on lui demande pourquoi, il répond laconiquement : « Parce que Jacqueline ! » (Rivet, la présidente du club, NDLR)

Il ne participe qu’à deux expositions par an : celle d’Hennebont et de Saint-Nazaire. « Je ne viens pas là par but lucratif, mais pour la qualité de l’accueil et l’ambiance. »

Un passé d’orpailleur

Le personnage est atypique. Originaire de Languidic, il n’avait pas vraiment d’atomes crochus avec l’école. Pendant treize ans, il fut chercheur d’or. « Dès 1989, j’étais orpailleur dans toute la Bretagne. Et comme ça ne nourrissait pas son homme, j’ai multiplié les stages d’orpaillage dans les rivières. »

Puis, la chance lui a souri. En 2008, en cherchant des saphirs à Madagascar, il découvre un gisement de grenats démantoïdes. Un grenat vert émeraude plus rare que le diamant ! « Avec Nono, mon associé malgache, on a pris une concession et exploité le filon. »

Aujourd’hui, la page est tournée et notre homme a ouvert un atelier de lapidaire, à Auray. « Je travaille surtout avec des bijoutiers à qui je vends des pierres, mais je restaure et répare aussi. »

Morbihan. Ancien chercheur d’or, il fabrique des couteaux avec de la roche bretonne

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Une roche issue des volcans

Ce week-end, à son stand, il fera, comme chaque année, démonstration de taille de pierres. Mais il lancera surtout un projet qui lui tient à cœur : fabriquer des couteaux avec un manche fait en kersanton ou kersantite, une roche bretonne du Finistère.

« C’est une roche magmatique subvolcanique (formée par l’activité volcanique, mais n’ayant pas subi l’éruption, NDLR) q ue l’on trouve surtout dans la rade de Brest. Une pierre merveilleuse qui a servi à la construction de tous les édifices du Finistère, monuments aux morts et calvaires bretons. » Composée principalement de feldspath et mica, elle est d’un grain fin parfois teinté de gris vert.

Avant de se lancer dans le projet, Jacques Le Quéré a rencontré Daniel Sanquer, exploitant de la carrière du Rhun-Vras, à l’Hôpital-Camfrout (Finistère), et président de l’association Kersanton Penn Ar Bed, dont le but est de promouvoir cette roche unique au monde, partie intégrante du patrimoine géologique mondial.

Un prototype à voir ce week-end

Le projet prend forme. Jacques montre une lame de couteau où sont gravés Le Kéré (son nom en breton) et l’hermine bretonne. « Le modèle est déposé. La forme et la marque m’appartiennent. »

Un prototype a été réalisé par Gildas Durand, un joaillier nantais. Dans un premier temps, le manche sera taillé à Madagascar. « Ce sera du beau couteau, sans être trop haut de gamme », assure-t-il. Passage obligé : recruter un coutelier. « Je suis en quête d’un coutelier mais je tiens à ce qu’il soit breton ! » Même label breton requis pour les séries, qui seront fabriquées au laser.

À fond dans le projet, l’inventeur du nouveau couteau breton confie : « C’est pas simple mais je vais y arriver. L’aventure est jolie ! »

Samedi et dimanche, Jacques Le Quéré présentera donc son prototype. Pas de vente mais il prend déjà les commandes.

Contact : 06 73 39 77 86.

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